Les outre-mer français sont particulièrement vulnérables à l’intensification des événements climatiques extrêmes. Dans le cadre de la mise en place de politiques adaptées aux évolutions climatiques à venir, le premier aspect à prendre en considération est celui de la prévention et de la gestion des crises avec la mise en place de systèmes d’alertes performants. Ce jeudi 20 mars, la Société Martiniquaise des Eaux (SME) a ainsi participé à l’exercice Caribe Wave 2025.
Une préparation minutieuse en amont
Caribe Wave est l’exercice annuel de préparation au tsunami des Caraïbes et des régions adjacentes. 48 pays et territoires membres de CARIBE – EWS sont ainsi invités à se mobiliser pour l’exercice.
Rencontre avec les deux référents Caribe Wave 2025 de la SME : Karine Julienne et Florent Erepmoc.Karine Julienne est cheffe de projet en charge notamment de la gestion Sureté Crise et astreinte. Florent Erepmoc, directeur Métiers et Performance, est le référent de la SME pour le centre opérationnel départemental (COD) de la préfecture de Martinique.
Karine Julienne : « un mois avant, la préfecture nous demande le degré de participation de l’entreprise pour l’exercice à venir. Quelques jours avant, une communication est envoyée à tous nos salariés pour leur rappeler les consignes à mettre en oeuvre avant, pendant et après un tsunami et toutes les consignes d’évacuation. Chaque salarié doit être en mesure de vérifier si le site où il travaille est concerné par le risque. Protéger nos sites, préserver la continuité de service, tout en assurant la sécurité de nos collaborateurs, sont nos missions essentielles.
A 15:00 UTC : l’alerte retentit
Deux scénarii étaient proposés pour l’exercice Caribe Wave 2025. C’est le deuxième scénario le « Scénario du Portugal » qui a été choisi pour la Martinique. Il visait à simuler un tsunami généré par un séisme de magnitude 8.6, situé à environ 270 km, au large des côtes du Portugal, à 15h00 UTC (11h – heure locale en Martinique). Effet attendu : des vagues susceptibles d’avoisiner les 7 mètres maximum pourraient atteindre les côtes martiniquaises entre sept et neuf heures plus tard.
Florent Erepmoc, vous êtes le référent de la SME pour le COD de la préfecture, comment se passe l’alerte ?
« La population de Martinique – et donc les salariés de la SME – a reçu un message FR Alerte de la préfecture sur ses téléphones à 11 h 58. Un deuxième SMS de sécurisation de la préfecture est prévu via l’application Contact Every One. Si ce deuxième message n’est pas reçu, les moyens de sécurisation sont engagés par la SME, dans un principe de précaution.
Karine Julienne, pourquoi est-ce important de participer à cet exercice ?
Le tsunami est un risque majeur qui nous concerne, aussi bien que les cyclones et les séismes. La SME participe, dans la mesure du possible, à tous les exercices proposés par la préfecture dans l’objectif de roder notre plan de continuité d’activité (PCA) et nos fonctionnements en cellule de crise. « Jou malè pa ni pwan gad* » : plus on s’exercera et plus nous aurons les bons réflexes lorsque pourrait survenir un tsunami ou autre catastrophe naturelle.
*Le jour du malheur c’est trop tard.
Retrouvez l’intégralité de l’interview sur Outremers 360 : Comment la société Martiniquaise des Eaux prépare ses sites au risque tsunami ?