La crise sanitaire et la phase de déconfinement ont donné un coup d’accélérateur au vélo comme mode de déplacement doux et sûr pour tous ceux qui doivent se rendre à nouveau sur leur lieu de travail. Autorités organisatrices de la mobilité, les Régions prennent toute leur part dans ce mouvement de fond en faveur du vélo, classique ou électrique.
Les Régions sont engagées depuis plusieurs années pour inciter à une transition de la société vers des sources d’énergie plus durables pour les modes de transports (électrique, bioGNV, hydrogène). Cette transition vers la mobilité durable leur permet de maîtriser la demande en déplacement en favorisant le covoiturage/autopartage et le télétravail, ou en encourageant le report modal (aires de covoiturage, transports collectifs, modes doux, fret).
De très nombreuses Régions se sont déjà dotées d’un plan vélo et d’autres sont en cours d’élaboration de cet outil pour agir en transversalité sur l’ensemble des leviers des politiques régionales :
- aménagement du territoire : aménagement de pistes cyclables, appui aux grandes agglomérations/collectivités urbaines;
- éco-tourisme : développement de voies vertes;
- développement économique et économie circulaire : structuration de filières de services (construction, réparation, réemploi, recyclage) y compris en lien avec le secteur de l’économie sociale et solidaire;
- éducation à l’environnement : sensibilisation des habitants aux solutions non émettrices de gaz à effet de serre;
- qualité de l’air.
Avant la crise sanitaire de ce printemps 2020, le deux-roues non motorisé était déjà entré dans les habitudes de déplacement des Français. Selon l’étude Ipsos pour Transdev et Régions de France, présentée au 15e Congrès des Régions le 30 septembre 2019, les vélos ou les trottinettes étaient régulièrement utilisés par 1 Français sur 8 (12% au global, et même 16% des moins de 35 ans). Par ailleurs, 3% des Français disaient rouler régulièrement en vélo électrique, trottinette, ou overboard, soit presqu’autant qu’en covoiturage et plus qu’en autopartage. Des proportions en forte augmentation sur les dernières années.
Les plans vélos dans nos Régions
Nous vous proposons ici quelques exemples non exhaustifs de plans vélos adoptés par les Régions, en lien avec les associations, les villes et les intercommunalités. Ce tableau a vocation à être complété dans les prochains mois au fur et à mesure de l’adoption des mesures par les collectivités.
√ Auvergne-Rhône-Alpes: la Région veut booster les modes doux. En juin 2019, la Région a mis en place une Aide à l’aménagement des abords des gares et haltes ferroviaires ainsi que des gares routières, en lien avec les collectivités locales et leurs groupements. Cette aide finance l’installation de bornes de stationnement pour les vélos.
La Région Auvergne-Rhône-Alpes agit pour le vélo :
- En contribuant à sécuriser le stationnement des vélos en gare et à faciliter l’usage combiné des trains / cars et du vélo
- Le service TER et vélo : stationnements individuels et collectifs en gare (arceaux, consignes individuelles et 48 consignes collectives sécurisées) et extension du parc à venir
- Le dispositif Contrat d’Aménagement des Mobilités Vertes qui permet d’accompagner les collectivités dans leurs projets d’aménagement des abords des gares, incluant les rabattements modes doux : Auvergne-Rhône-Alpes : la Région veut booster les modes doux.
- L’emport autorisé des vélos à bord des trains (sauf en cas de forte affluence) et sur des emplacements adaptés disposant d’une signalétique spécifique
- Des dispositifs d’emport de vélos supplémentaires à bord de cars régionaux pour les cyclotouristes sur plusieurs lignes touristiques
- L’intermodalité renforcée grâce à la billettique, la carte du transport régional « Oùra » permet aussi le chargement des abonnements des vélos en libre-service des principales agglomérations
- En accompagnant le développement des véloroutes voies vertes prioritaires par le soutien à leur aménagement, y compris par le portage direct de la maîtrise d’ouvrage, aux projets de mise en tourisme et à leur promotion, ainsi que le soutien aux itinéraires locaux : plus de 25M€ investis depuis 2016
- En expérimentant le déploiement de vélos hydrogènes avec des territoires partenaires
√ En Bourgogne-Franche Comté, le déplacement à vélo est soutenu par la Région au titre de l’aménagement du territoire et des mobilités :
- par les aides aux constructions de liaisons douces dans les contrats de territoire;
- par la prise en compte dans la chaine de déplacement (emport des vélos dans les TER ; installation par la Région d’abris vélo sécurisés aux abords des gares).
√La Région Centre Val de Loire agit déjà de longue date en faveur du vélo, notamment en faveur du cyclotourisme, sur les territoires autour de la Loire à Vélo et des autres véloroutes traversant la Région :
- par ses subventions aux acteurs locaux (8 M€ depuis 2015 pour le déploiement d’itinéraires cyclables locaux, au travers de ses contrats de territoires, qui permettent de disposer en Région de plus de 6000 km d’itinéraires cyclables),
- par la mise en circulation de trains régionaux spécialement équipés pour accueillir jusqu’à 83 vélos sur Orléans – Nantes – Le Croisic en parallèle de la Loire à Vélo, en lien avec la Région Pays de la Loire,
- par l’équipement de cars Rémi pour accueillir des vélos, par exemple pour la visite de châteaux de la Loire ou le long de la Loire,
- par l’aide à l’équipement de stationnements vélo sécurisés aux arrêts du réseau régional Rémi
Elle engage en 2020 l’élaboration d’un nouveau Plan Vélo, qui permettra de disposer d’un cadre renforcé, articulant mieux vélotourisme et vélo du quotidien.
√En Corse, la Région octroie une aide à l’achat des Vélos à Assistance Electrique : 2000 bénéficiaires depuis septembre 2016 (plus d’infos sur : https://www.aue.corsica/Aide-a-l-achat-des-Velos-a-Assistance-Electrique_a205.html)
– La collectivité de Corse participe au financement voire à la réalisation d’aménagements : dans les voies vertes suivante: de Spassi Mare/Aldilonda à Bastia, route des Sanguinaires à Ajaccio, Costa Verde et Solaro (préfigurant la reconversion de l’ancienne voie ferrée en voie verte reliant Bastia à Bonifacio)
– Les inscriptions sont prévues dans les futures programmations en cours de discussion des aménagements cyclables structurants à l’échelle régionale
– Une intégration des itinéraires vélos régionaux est prévue dans le futur Schéma Régional de l’Intermodalité (qui sera intégré au PADDUC, équivalent du SRADDET en Corse)
√ Grand Est, la Région met en place des dispositifs volontaristes permettant d’améliorer l’intermodalité entre les différents modes de transports et donc de développer l’utilisation des modes de transports alternatifs. Les gares et points d’arrêt sont les portes d’entrée sur le réseau régional de transport et constituent à ce titre des lieux stratégiques dans la chaîne du déplacement des voyageurs.
Par ce dispositif, dans le cadre de la thématique signature Grand Est Itinérance, la Région décide de soutenir les projets d’aménagement et de mise en tourisme des circulations douces s’inscrivant dans le Schéma National des Vélo routes et Voies Vertes
Dans le cadre de ce programme sont notamment éligibles les projets dont la nature des études et des travaux porte sur :
- Stationnement deux roues (place en abri fermé ou non),
- Cheminement piéton et cyclable du périmètre transport,
- Bornes de recharge électrique, cheminement piéton et cyclable du périmètre transport, et lorsqu’ils visent à faciliter le rabattement multimodale.
Les demandes sont à effectuer auprès de la Région Grand Est.
Un projet Vélogistique
Le projet porté par Union Sport & Cycle et ROZO permet l’expérimentation sur deux ans de la fourniture, en prêt, de véhicules électriques en substitution de véhicules de livraison à motorisation thermique existants. Le projet s’adresse à des entreprises (artisans mais aussi TPE, PME et grands groupes) ayant une activité nécessitant des déplacements du « dernier kilomètre » réguliers pour des livraisons ou interventions de proximité.
√ Île-de-France, la Région s’est dotée dès 2017 d’un ambitieux plan Vélo pour tripler, par rapport à 2010, l’usage de ce mode de transport au quotidien, et ainsi atteindre 2 millions de déplacements à vélo chaque jour en Île-de-France en 2021. Face à la crise, la Région a annoncé un investissement de 300 millions d’euros pour financer à hauteur de 60% le « RER V ». Cette initiative imaginée par le Collectif Vélo Île-de-France a pour objectif de constituer un réseau maillé de grande qualité sur le territoire francilien pour faciliter les déplacements en vélo sur des distances plus importantes.
L’Île-de-France compte aujourd’hui plus de 700 km de pistes cyclables et de zones 30, financées sur tout le territoire francilien depuis 2016. Le service régional de location Véligo, lancé en septembre 2019 par la Région et Île-de-France Mobilités, permet de louer pendant 6 mois un vélo à assistance électrique bénéficiant d’un service d’entretien. Ce service permet de confirmer l’intérêt de posséder un tel vélo pour ses déplacements du quotidien. Depuis 2019, Île-de-France Mobilités finance l’achat d’un vélo à assistance électrique à hauteur de 50% dans la limite de 500 euros.
√ La Région Occitanie souhaite favoriser le développement de la pratique du vélo, dans le cadre de sa politique de soutien au développement des modes de transports propres.
Conformément à ses engagements pris en faveur de la mobilité, de l’environnement et du pouvoir d’achat, la Région Occitanie a institué un dispositif d’aide financière pour inciter ses administrés à acquérir un vélo à assistance électrique.
√ La Réunion:
La première des actions de la Région Réunion pour l’usage du vélo est la création de la voie vélo régionale (VVR) pour lutter contre le tout automobile. Cette voie vélo dont le tracé fait le tour de l’île, principalement le long des routes nationales est en cours de réalisation par tronçons, sous forme de pistes ou de bandes cyclables uni ou bidirectionnelle. Des murets en moellons peuvent également être réalisés le long des aménagements par endroits, pouvant servir de séparateur avec les autres usagers de la route (voitures, bus, camions, …).
A la Réunion, le linéaire des itinéraires cyclables primaires et opérationnels est de l’ordre de 182 km à fin 2019. Environ 121,3 km relèvent de la gestion de la collectivité régionale.
L’essentiel de ces aménagements est situé sur la partie littorale du réseau routier et constitue l’ossature de la Voie Vélo Régionale (VVR) s’étendant sur 116,3 km.
En 2020, près de 4 km supplémentaires seront engagés en travaux, dont près de 3km sur la VVR.
√ La Région Sud, agit également pour la mobilité de demain.
Pour les déplacements aménagements cyclables favorisant le report modal en milieu urbain et péri-urbain, la Région a lancé un appel à projet fonds FEDER pour leur réalisation ces aménagements cyclables (6 millions €, montant estimatif). Un troisième appel à projet régional porte sur le stationnement et la sécurisation du stationnement sur les pôles d’échanges multimodaux (1 million €, montant estimatif).
En tant qu’autorité organisatrice de l’intermodalité, la Région Sud déploie, depuis plusieurs années, le schéma régional des vélo routes dont l’objectif est de disposer de 2000 kilomètres d’itinéraires pour les trajets du quotidien et cyclo touristiques en 2025.
- Les élus animent ou participent également à des comités d’itinéraires et la collectivité finance l’aménagement de ces vélo routes. Un cadre d’intervention régional réserve 2,5 millions d’euros annuellement pour leur réalisation depuis 2015 dans le cadre du CPER.
- A l’issue de la crise sanitaire et pour participer activement à la relance économique, la Région souhaite accélérer la pose d’équipements en gare pour favoriser la qualité des liaisons avec les principales centralités accessibles à pied ou à vélo, comme des liaisons plus grande distance.
- 100 PEM devraient être équipés de stationnements sécurisés.
- La Région va également accompagner les initiatives permettant de répondre aux besoins du déconfinement et faciliter la mobilité et la pratique du vélo en sortie de crise, dont celles de l’Etat et des collectivités gestionnaires de réseaux en faveur de la réaffectation partielle de certains axes au bénéfice des modes actifs. Ainsi la Région se propose notamment de soutenir le recensement des itinéraires aménagés et à aménager en pistes cyclables transitoires identifiées par les gestionnaires, les partenariats avec les associations pour la réparation/remise en état des vélos, l’information sur les possibilités de co-financement.