Le ministère du Travail et le Haut-commissariat aux compétences et à l’inclusion dans l’emploi ont présenté le 12 avril 2021 à la presse des premiers résultats du plan d’investissement dans les compétences (PIC). Curieusement, alors que le travail sur le PIC s’était fait jusqu’ici de façon très partenariale, cette communication n’a pas été préparée avec les Régions qui sont les maîtres d’ouvrage d’une part importante de ce plan.
Régions de France tient donc à souligner que les premiers résultats très prometteurs des pactes régionaux d’investissement dans les compétences (PRIC) signés et mis en œuvre par les Régions, démontrent leur rôle essentiel dans la réussite de cette politique dont elles sont pleinement partenaires.
Le taux d’accès à la formation des demandeurs d’emploi est désormais comparable à ceux d’autres pays de l’OCDE et de l’Union Européenne comme l’Allemagne: 1 chômeur sur 6 accède désormais à la formation en 2020 contre 1 sur 10 en 2015.
Au-delà de l’amélioration du taux d’accès à la formation, c’est aussi le taux d’accès à l’emploi pour les personnes ainsi formées qui s’est amélioré entre 2015 et 2020. Ce taux a progressé de 1,5 point avant 2020. C’est d’autant plus remarquable que les publics prioritaires des pactes sont les plus éloignés du marché du travail et de la formation, notamment les bénéficiaires des minima sociaux.
Les orientations des politiques régionales de formation en direction des demandeurs d’emploi et des jeunes, historiquement pilotées par les Régions, sont ainsi validées. Ces orientations, élaborées en lien avec les partenaires sociaux au sein des instances de concertation (CREFOP notamment) avant la signature des pactes régionaux, ont en effet été reprises dans les PRIC. Les moyens que les Régions y ont consacrés ont servi de terreau au PIC pour booster les résultats.
Dans ce cadre, les Régions financent les formations préparatoires à la qualification et les formations qualifiantes longues, qui s’inscrivent dans des véritables parcours de retour à l’emploi. Elles accompagnent aussi, notamment financièrement, les opérateurs pour aider à la transformation de l’offre de formation et son adaptation aux nouveaux besoins en compétences des entreprises.
L’intérêt d’une coordination régionale du service public de l’emploi
Fortes de ces bons résultats, les Régions demandent à l’Etat de pouvoir coordonner en région les importants moyens du plan national de digitalisation et d’accompagnement de l’offre de formation, en complémentarité avec leurs actions et celles qui seront déployées avec le futur PIA 4 afin d’éviter autant que possible les effets de concurrence de dispositifs et d’appels à projets en cette période de crise économique et sociale.
Et comme à chaque fois que l’occasion leur en est donnée, elles rappellent l’intérêt qu’aurait la mise en place d’une coordination régionale du service public de l’emploi, sous l’autorité du conseil régional. Cette coordination permettrait notamment de bien s’assurer du retour à l’emploi pour les personnes formées, car c’est là l’essentiel. Les impacts de la crise et de la réforme de l’assurance chômage appellent, de façon renforcée, la responsabilité de tous les acteurs publics. Les Régions sont au rendez-vous!
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Revoir la controverse des Régions du 6 avril 2021
Quel rôle pour les Régions dans le développement des compétences pour le monde de l’après-crise? Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, et Bertrand Martinot, directeur de Siaci-Saint-Honoré, étaient les protagonistes de la 3e Controverse des Régions.
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