3.500 dirigeants régionaux et locaux européens réclament une Europe plus forte et plus juste, et la poursuite de la politique de cohésion. En présence de nombreux élus des régions françaises.
L’événement s’est déroulé à Mons (Belgique), à l’occasion des 30 ans de la création du Comité européen des régions. Pendant deux jours, les 18 et 19 mars, des milliers d’élus des régions et des villes des 27 pays de l’UE, auxquels s’étaient jointe une forte délégation ukrainienne, ont travaillé ensemble autour de thèmes comme « Comment la politique de cohésion peut aider l’UE ? » ; « comment l’innovation numérique peut-elle permettre à l’Europe de relever les défis mondiaux » ou encore « comment mieux organiser l’accès aux soins ou à la culture dans les régions rurales et périphériques de l’Europe » ? ».
Sans parler d’une forte séquence consacrée à la solidarité avec à l’Ukraine, sur laquelle nous reviendrons.
Des travaux marqués par une forte présence des Régions françaises, puisqu’au hasard des plénières et des ateliers on pouvait croiser Franck Leroy, président de la Région Grand Est, Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne ; Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’Assemblée de Corse, Patrick Molinoz, vice-président de la Franche-Comté, François Decoster, vice-président des Hauts-de-France ou encore Magali Altounian, vice-présidente de la Région Sud (retrouvez es interview de ces deux derniers dans le supplément que Régions Magazine a consacré à ce Sommet, actuellement en kiosque).
A la suite de ces travaux, les dirigeants locaux et régionaux ont présenté une déclaration à Alexander De Croo, Premier ministre belge, représentant l’actuelle présidence du Conseil de l’Union européenne. La “déclaration de Mons” expose leurs priorités pour une Europe plus forte, plus juste et plus résiliente.
Les principales exigences de la déclaration de Mons sont les suivantes :
La stimulation de l’investissement public : des ressources budgétaires renforcées sont nécessaires pour relever les défis actuels et futurs. Les investissements devraient être guidés par le principe consistant à «ne pas nuire à la cohésion» et par la reconnaissance continue de la politique de cohésion comme l’instrument de l’UE le plus important et le plus visible pour réduire les disparités, accroître la compétitivité de l’Union et catalyser une transformation innovante à long terme ;
Des solutions locales pour atteindre les objectifs climatiques : les collectivités locales et régionales devraient avoir un accès direct aux financements de l’UE pour mettre au point des solutions innovantes qui contribuent à la réalisation des objectifs du pacte vert, à la neutralité climatique et à la promotion du développement durable et de la prospérité économique ;
Des réponses aux besoins régionaux : toutes les politiques de l’Union devraient promouvoir l’égalité des chances, lutter contre la pauvreté, préserver l’emploi et garantir l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’ensemble des régions, en reconnaissant la diversité de leurs caractéristiques, y compris les régions rurales, urbaines et ultrapériphériques ;
L’élargissement et les réformes de l’UE : les dirigeants régionaux et locaux devraient être associés à la préparation des réformes de l’Union et au processus d’élargissement. La préparation de l’élargissement avec tous les pays candidats devrait s’appuyer sur le principe de partenariat et promouvoir la gouvernance à plusieurs niveaux et la décentralisation ;
La subsidiarité active : le Comité européen des régions devrait jouer un rôle plus important dans la structure institutionnelle de l’UE et dans le processus législatif. Il importe de renforcer le niveau local et régional de la démocratie européenne dans les futures réformes de l’Union par des réformes actives de la subsidiarité.
La déclaration publiée au terme du Sommet par les dirigeants locaux et régionaux constituera la position défendue par les régions et les villes auprès des dirigeants des institutions européennes et des chefs d’État et de gouvernement, qui se réuniront à Bruxelles les 21 et 22 mars, ainsi que dans la perspective des élections européennes.
Pour Alexander De Croo, Premier ministre de la Belgique, « Cette semaine, 27 dirigeants de l’UE échangeront sur la manière d’atteindre une Europe plus forte et plus juste à l’avenir. La Déclaration de Mons offre un signal fort pour un avenir où les régions et les villes font battre le cœur de l’Europe. Si nous sommes aujourd’hui unis dans la diversité, c’est grâce au travail de nos régions et de nos villes, à leur capacité à gérer cette diversité.
Qu’il s’agisse du changement climatique ou de la transition numérique, les régions et les municipalités sont celles qui apportent des réponses aux besoins des citoyens et s’attaquent aux fractures. En ce moment, elles sont également décisives pour faire face au populisme et à l’idée que la politique est loin des citoyens, car elles peuvent accroître la transparence des décisions politiques et la proximité. »
Pour sa part, Vasco Alves Cordeiro, président du Comité européen des régions, a affirmé : « Plus de 3.500 représentants locaux et régionaux se sont réunis à Mons pour exprimer leur engagement en faveur d’un avenir plus fort, plus équitable et plus résilient pour l’Europe. Les régions et les villes ne sont pas de simples exécutants des politiques de l’UE, nous sommes des acteurs à part entière du projet européen ayant le pouvoir de produire des résultats concrets pour les citoyens. Avec la Déclaration de Mons, nous appelons à un renforcement du rôle du Comité européen des régions dans l’élaboration de l’avenir de l’Europe. »