Régions de France et Alliance France Tourisme ont rendu publique, mardi 4 juillet, une étude sur les attentes des 18-34 ans concernant les formations et métiers du tourisme. Ce travail s’inscrit dans la suite d’une première étude publiée par Alliance France Tourisme le 3 mai dernier, relative au rapport des jeunes Français au tourisme dans l’ère post Covid-19.
Les pénuries de main d’œuvre constatées dans de nombreux secteurs d’activité et les évolutions du rapport aux études et au travail peuvent avoir un impact important sur les métiers du tourisme et de l’hôtellerie. Dans la mesure où les jeunes de 18 à 34 ans sont les futurs étudiants et acteurs de l’industrie touristique, Alliance France Tourisme et Régions de France ont réalisé une étude afin d’analyser leur rapport à ces métiers et formations dans un contexte socio-économique en mutation.
L’ensemble de l’étude est téléchargeable au lien suivant :
Dossier – Attractivité des métiers et formations du tourisme pour la jeunesse
1. L’image des jeunes Français âgés de 18 à 34 ans des métiers du tourisme
Les métiers spontanément associés au tourisme sont ceux avec lesquels les jeunes ont l’habitude d’interagir lorsqu’ils préparent ou sont en voyage : 48% placent l’organisation de voyage dans leur top 3 (dont 19% en top 1), 47% l’hôtellerie, 33% l’animation et les loisirs. Arrivent ensuite les métiers que de l’accueil et des services : 21% restauration, 20% pour la promotion des destinations, 19% sur les métiers de l’accueil et 17% cuisine. Enfin, les métiers les moins visibles sont ceux avec lesquels les vacanciers ont peu d’interaction : 14% l’évènementiel et 11% les plateformes digitales.
Les métiers du tourisme renvoient à un imaginaire paradisiaque. 60% des répondants associent spontanément les voyages aux métiers du tourisme, 59% y associent les vacances, 36% le soleil. Parmi ceux qui placent le tourisme dans le top 3 des secteurs où ils préféreraient travailler, ils sont même 67% à y associer les voyages. A l’opposé, ceux qui travaillent dans le secteur sont seulement 46% à évoquer les voyages et 45% les vacances.
Une vision plutôt positive des métiers du tourisme pour 7 jeunes Français sur 10. 40% des répondants mentionnent l’aspect « compliqué si on ne parle pas plusieurs langues » mais 36% le voient comme une possibilité de voyager et 35% comme une occasion de rencontrer des personnes étrangères. Par ailleurs, 27% des jeunes qualifient ces métiers d’épanouissants, 22% de challengeant et 21% d’accessibles à tous, ils sont perçus comme des vecteurs de développement personnel mais pas comme des vecteurs de promotion sociale (seulement 10% des répondants le mentionnent).
Dans les critères négatifs on retrouve le fait que ce sont des métiers mal payés à 25%, difficiles à 23% impliquant trop de sacrifices personnels à 23% (et même 28% pour les femmes et 27% pour les 25-34 ans), précaires à 18% et peu qualifiés à 13% (et même 16% pour les 18-24 ans).
Les métiers qui semblent avoir le plus la côte sont ceux liés à l’animation et aux loisirs (73%), à l’hôtellerie (72%), à l’organisation de voyages (72%) et à la mobilité (71%). On notera tout de même que la restauration qu’elle soit en service ou en cuisine ainsi que les métiers liés au management et aux RH enregistrent le plus fort taux de mauvaise image (respectivement 10%, 9% et 9%).
2. L’attractivité des métiers de la filière touristique
Globalement, le tourisme fait envie mais peut encore progresser dans le cœur des jeunes Français. Ainsi 23% des répondants placent le tourisme dans leur top 3 des secteurs où ils préfèreraient travailler (dont 7% en 1er choix), ce qui le situe 4e position derrière le commerce (31%), la santé (26%) et le digital (25%). Mais il existe une marge de progression, particulièrement parmi les 18-24 ans auprès desquels le taux est significativement plus bas (20% vs 23% auprès de toute la cohorte et vs 26% auprès des 25-34 ans).
La bonne image d’un métier ne correspond pas automatiquement à l’envie d’y travailler. Un tiers des jeunes accepteraient ces métiers, quels qu’ils soient, uniquement comme job d’été. 40% pour un travail dans des campings, 38% à l’accueil ou dans l’animation, 36% dans l’hôtellerie ou l’évènementiel, 32% pour faire la promotion de destination ou dans la mobilité. Par contre, près de la moitié d’entre eux refuserait un poste dans la restauration. Les métiers qui seraient acceptés immédiatement sont liés à l’organisation de voyages (32%), les plateformes digitales (29%) ou ceux du management et des RH (28%).
Pour les plus jeunes l’évolution est un point clé pour une carrière dans le tourisme. 70% seraient intéressés par l’évolution rapide entre les postes au sein d’une même entreprise, 66% par l’évolution rapide entre les postes au sein d’entreprises différentes et 61% par l’évolution entre les filières pour ne pas se lasser. Par ailleurs, 68% d’entre eux sont intéressés par le sentiment de se sentir utile et de représenter leur territoire.
Pour les travailleurs du secteur, il est encore plus important d’évoluer rapidement (79%) et de représenter leur territoire (77%).
En dehors de la rémunération (top 3 des conditions pour 53%), le lieu de travail est une condition importante à l’attractivité des emplois (top 3 pour 67%). La carrière est aussi un critère, d’autant plus important pour ceux qui travaillent actuellement dans le secteur. Et les formations ou programmes d’accompagnement sont également cités.
3. La recherche d’emploi dans le secteur du tourisme
Les moyens envisagés pour trouver un emploi sont assez classiques : 38% feraient une candidature spontanée avec CV, 37% via les plateformes de recherche d’emploi en ligne (Linkedin, Indeed, WelcomeToTheJungle, etc), 33% par Pôle Emploi (site ou agence) et 32% par recherche internet. Les sites des acteurs du tourisme (entreprises, région…) et les agences d’intérim (sites ou agence) sont chacun cités par 26% des jeunes. Enfin, le bouche à oreille, les réseaux sociaux ou les évènements sont mentionnés respectivement pour 23%, 21% et 19%.
Par ailleurs, la plateforme Monemploitourisme.fr et les campagnes gouvernementales ont une marge de progression importante car elles ne sont citées que par 15% des jeunes. 70% ne connaissent pas du tout la plateforme et même parmi les 30% qui la connaissent, seulement 10% affirment que c’est là qu’ils feraient leur recherche. En parallèle 56% n’ont ni vu ni entendu parler de la campagne de promotion des métiers du tourisme du Gouvernement.
Il est donc nécessaire de s’interroger, au regard des budgets engagés, sur les raisons pour lesquelles que les campagnes et outils mis en œuvre n’atteignent pas significativement les objectifs fixés et les moyens d’y remédier, notamment par une concertation plus large avec les acteurs concernés.
4. Les attentes de la formation aux métiers du tourisme
Restauration (49%), hébergement (44%), animation (46%), accueil (42%) et camping (41%) sont les métiers pour lesquels les jeunes Français s’estiment le mieux renseignés. Les 18-24 ans, pourtant plus jeunes, sont proportionnellement plus nombreux à se juger bien renseignés par rapport aux 25-34 ans pour l’évènementiel (41% vs 34%), l’accueil (49% vs 37%), la promotion des destinations (40% vs 30%), le management/RH (43% vs 35%), les plateformes digitales (40% vs 32%) et les métiers de la mobilité (45% vs 34%).
Les sources d’information et de renseignement sur les métiers du tourisme sont diversifiés, et oscillent entre réseaux de “proximité” (ex : famille travaillant dans le secteur pour 25%) et réseaux sociaux (34%, même 39% pour les 18-24 ans). Le cadre scolaire reste un moyen d’information important notamment via les stages (16%), les rencontres de professionnels (16%) et le personnel éducatif (15%). Enfin, 16% des répondants citent les initiatives et programmes de leur région, département ou ville.
Parmi les métiers pour lesquels ils voudraient en savoir plus, 29% des répondants citent les métiers de l’organisation de voyage. A l’opposé, seul 12% des répondants veulent mieux connaître les métiers de la cuisine en restauration et 11% pour le service en restauration.
Enfin, les formations aux métiers du tourisme sont jugées positivement. 49% la qualifie d’intéressante, 35% de qualifiante et 35% comme présentant des débouchés professionnels.
Par ailleurs, Si 1 jeune Français sur 2 n’a pas cherché à effectuer un stage ou un apprentissage pour mieux connaitre les métiers du tourisme, 1 sur 5 a cherché mais n’a pas trouvé. Parmi ceux-ci 46% estiment ne pas avoir été assez accompagnés dans leur recherche.
