A l’occasion de sa vingt-et-unième édition, LUDOVIA souhaite mettre en avant les meilleurs projets mis en œuvre par des collectivités qui ont pour ambition de développer les usages du numérique dans les établissements scolaires sur leur territoire. Une dizaine de projets seront sélectionnés et passés au crible lors du séminaire « Territoires et établissements numériques au XXIe siècle : Saison 2, Épisode 1», pour récompenser le mercredi 28 août prochain, lors de la cérémonie des « Coups de cœur de LUDOVIA », le territoire ayant le plus séduit par son approche et ses résultats.
Depuis de nombreuses années, les collectivités ont effectué un travail conséquent pour le développement du numérique sur leur territoire. Longtemps le numérique a fourni l’espoir d’une nouvelle attractivité notamment par la mise en œuvre de politiques axées autour des réseaux à haut-débit, puis très haut-débit avec leur corolaire pour l’éducation, la connexion des établissements scolaires à leur infrastructure publique haut-débit et le déploiement de celui-ci dans les établissements dont il avait la charge.
Après un élargissement de leurs compétences permis à partir de 2003-2004 puis 2013 – certaines collectivités ont choisi d’investir le champs des matériels et des services numériques à destination des enseignants et des élèves, le financement ou co-financement d’actions conjointes avec l’éducation nationale, parfois même l’achat de ressources numériques ou d’abonnements à des services et plateformes numériques.
Ainsi, aujourd’hui, si on souhaite évaluer le succès d’une politique liée au numérique dans l’éducation, plusieurs critères sont à prendre en compte et pas uniquement les budgets consacrés à ces matériels, services et ressources. En général on liste dix principaux critères :
1 – Accès, Infrastructures et maintenance: Mesurer l’accessibilité aux technologies numériques et à Internet dans les établissements scolaires, ainsi que la qualité des infrastructures (réseaux, équipements informatiques, etc.).
2 – Formation des Enseignants: Évaluer la qualité et l’efficacité des programmes de formation des enseignants pour intégrer les outils numériques dans leur enseignement.
3 – Contenus, ressources pédagogiques, plateformes: Analyser la pertinence et la diversité des ressources numériques mises à disposition des enseignants et des élèves pour soutenir l’apprentissage et des plateformes permettant d’y accéder. (ENT, Cloud, …)
4 – Usages et Engagement des Élèves: Évaluer l’usage et l’impact des outils numériques sur l’engagement des élèves dans leur apprentissage, notamment en termes de motivation, d’interactivité et d’autonomie.
5 – Résultats Académiques: Examiner les résultats académiques des élèves avant et après l’intégration des outils numériques, en particulier dans les matières liées aux compétences numériques.
6 – Équité et Inclusion: S’assurer que l’utilisation des technologies numériques ne crée pas de disparités entre les élèves en termes d’accès et de performances, en veillant à ce que tous les élèves, y compris ceux issus de milieux défavorisés, en bénéficient.
7 – Innovation et Créativité: Mesurer la capacité des outils numériques à stimuler l’innovation pédagogique et la créativité chez les enseignants et les élèves.
8 – Sécurité et Protection des Données: Garantir que les politiques numériques respectent les normes de sécurité et de protection des données personnelles des élèves et des enseignants.
9 – Feedback des Enseignants et des Parents: Recueillir les retours des enseignants et des parents sur l’efficacité et l’impact des outils numériques sur l’apprentissage.
10 – Évolution des Compétences Numériques: Suivre l’évolution des compétences numériques des élèves et des enseignants au fil du temps, en identifiant les lacunes à combler et les besoins en formation continue.
Parmi ces critères, peu incombent, finalement aux collectivités, on peut compter les points 1, 3, 8 sur lesquelles elles peuvent contribuer, les autres critères étant des critères d’évaluation générale d’une politique publique qui incomberait à l’État. (Éducation Nationale) Cependant, politiquement les collectivités sont intimement concernées par les points 6, 9 et 10 car ils impactent les citoyens de leur territoire. On observe donc que peu de points, in fine, ne concernent pas les collectivités en dehors des champs des compétences réservés à l’Education Nationale.
On ajoutera ainsi, comme critère supplémentaire (11) pour un projet territorial, la capacité de la collectivité, des fournisseurs, et des représentants de l’« Éducation Nationale » (Rectorat, établissements, enseignants) partenaires conjoint du projet, à coopérer activement pour que les choix, les objectifs et les réels besoins des acteurs (élèves, établissements) soient en adéquation. Ainsi, l’existence d’une « coalition » tripartite permettrai le bon développement des usages du numérique dans les établissements scolaires sur ce territoire.
Ce dernier critère (11) sous-entend, que malheureusement, parfois, les projets des collectivités, ne correspondent pas ou sont déconnectés des besoins ou des politiques des établissements, des usages ou des besoins des enseignants. Sous entendent aussi que les politiques ou les stratégies d’un des membres de la « coalition » peut changer en cours de route (élections locales, ministre qui change, chef d’établissement qui est muté, enseignant moteur, ..) ce qui en général nuit aux résultats attendus. (machines qui restent dans des cartons, ressources commandées non utilisées, matériels livrés par la collectivité non autorisés en classe, attente désespérée des matériels qui n’arrivent jamais, etc.)
Les principaux critères de sélection des projets :
- Existence d’une « coalition» (quelle que soit la forme) sur le territoire pour piloter le projet
- Degré de mise en œuvre (démarrage du projet, en cours de déploiement, premiers résultats, bilan effectué, phase 2 envisagée)
- Accès et Infrastructures
- Contenus, ressources pédagogiques, plateformes
- Sécurité et Protection des Données
- Évolution des Compétences Numériques sur le territoire
La procédure de sélection se déroulera du 7 mai au 7 juillet, le projet peut être proposé par une collectivité, un prestataire (éditeur, fournisseur,..), un établissement, une académie. Cependant la présence de la collectivité lors de la présentation du projet et des ateliers devant le jury le 26 août prochain sera nécessaire . Les lauréats bénéficieront notamment d’un reportage vidéo sur leur projet qui sera réalisé sur le territoire lauréat par ludomag partenaire du séminaire. les projets sélectionnés bénéficieront également d’une publication dans le magazine.