Le bilan de la consultation publique et des avis recueillis conformément à l’application de l’article L332-2-1 du code de l’environnement sur le projet de renouvellement du classement de la Réserve naturelle régionale des étangs du Petit et du Grand Loc’h à Guidel dans le Morbihan est disponible sur le lien suivant durant 3 mois, entre le 8 avril et le 8 juillet 2024.
La consultation publique a été une étape dans le processus de classement ou de renouvellement de classement des Réserves naturelles régionales (l’ordonnance du 5 janvier 2012 prévoit de recueillir l’avis du public sur tout projet de création ou d’extension de Réserve naturelle régionale).
Le bilan de la consultation est publié sur le site internet de la Région durant 3 mois, avec l’exposé des principales modifications apportées au projet ou les raisons ayant modifié le maintien des termes initiaux.
Présentation de la Réserve
La Réserve naturelle régionale des étangs du Petit et du Grand Loc’h est située à environ 10 km à l’ouest de Lorient, sur le littoral de la commune de Guidel et sur le territoire de la communauté de communes de Lorient Agglomération. Le Loc’h, qui signifie étang (surtout côtier) ou lagune d’eau saumâtre en breton, est encadré à l’ouest par la rivière de la Laïta et à l’est par l’étang de Lannénec.
Cet ancien bras de mer plus ou moins ouvert sur l’océan a toujours évolué au gré des dynamiques naturelles. Au XIXe siècle, celles-ci ont progressivement été contraintes par des aménagements de poldérisation pour la mise en culture (construction d’une digue, d’un ouvrage au débouché en mer de la rivière la Saudraye et de canaux de drainage). Ainsi un système agricole de polyculture-élevage s’y est développé jusqu’en 1992. En 1994, le Grand Loc’h est racheté par le Département du Morbihan et la Fondation pour la protection des habitats de la faune sauvage qui en confient alors la gestion à la Fédération départementale des chasseurs du Morbihan. La vocation du lieu évolue vers une gestion plus écologique, accompagnée ensuite par la Région Bretagne. Ces démarches aboutiront au classement du site en Réserve naturelle régionale-Espace remarquable de Bretagne en 2008.
Le périmètre initialement classé en Réserve s’étendait sur 117 ha et ne prenait pas en compte le domaine public maritime (DPM) d’une superficie de 7 ha, qui est aujourd’hui proposé au classement. A l’époque du premier classement, les terrains appartenaient à différents propriétaires : le Conseil Départemental du Morbihan, le Conservatoire du littoral, l’Etat, la Mairie de Guidel, Lorient Agglomération et la Fondation pour la protection des habitats de la faune sauvage. Des changements de propriétés ont eu lieu ou sont en cours actuellement. La Fédération départementale des chasseurs du Morbihan (FDC 56) est gestionnaire de la Réserve naturelle régionale depuis sa création en 2008, dans la continuité de la gestion qu’elle mène depuis 1994.
La Réserve est constituée de quatre entités :
- Le polder du Grand Loc’h présentant des prairies humides et des roselières (70 ha),
- La vallée de la Saudraye (33 ha),
- Le marais littoral arrière dunaire du Petit Loc’h (13 ha -DPM compris),
- Le vallon du ruisseau du Précar (9 ha).
Ainsi de nombreuses espèces floristiques rares et/ou protégées sont répertoriées sur la Réserve, comme notamment le petit souchet (Eleocharis parvula), les puccinellies (Puccinellia distans et Puccinellia fasciculata), le chardon aux ânes (Onopordum acanthium), le rhinanthe à grandes fleurs (Rhinanthus angustifolius), le potamot coloré (Potamogeton coloratus), la potentille printanière (Potentilla verna) ou la grande douve (Ranunculus lingua). Des habitats naturels sont également considérés à très forte responsabilité sur le secteur et la Réserve. Pour la faune, la Réserve joue un rôle fonctionnel très important pour de nombreuses espèces d’oiseaux, fournissant un lieu de vie, de halte migratoire ou d’hivernage, d’alimentation et/ou de reproduction. Cela est notamment le cas en migration pour le très rare phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola), en hivernage pour le pluvier doré (Pluvialis apricaria), le vanneau huppé (Vanellus vanellus), l’oie cendrée (Anser anser) et le cortège des anatidés. Elle est aussi un lieu très important pour la reproduction de passereaux paludicoles.
La diversité des cortèges d’invertébrés du site est notable, notamment les araignées et les hétérocères pour lesquels le développement des connaissances est en cours. Enfin, la Réserve accueille de nombreuses espèces de mammifères (7 espèces de chauves-souris à enjeu, loutre d’Europe – Lutra lutra-, campagnol amphibie –Arvicola sapidus), de poissons (l’anguille européenne –Anguilla anguilla-, le flet européen –Platichthys flesus-, le mulet porc –Liza ramada-, le mulet doré –Chelon auratus-, le bar commun –Dicentrarchus labrax) et d’amphibiens (crapaud calamite –Epidalea calamita-, complexe des grenouilles vertes, grenouille agile –Rana dalmatina-, rainette verte –Hyla arborea).
Cette diversité biologique actuelle est le résultat de l’évolution du site en présence d’un ouvrage à l’exutoire en mer de la Saudraye qui permet l’évacuation des eaux continentales, mais empêche la remontée de l’eau de mer. Toutefois, cet ouvrage contraint la continuité écologique et sédimentaire de la Saudraye. Son aménagement en vue de restaurer ces continuités est prévu en 2023. La géomorphologie, les paysages, la biodiversité vont évoluer. Un observatoire des changements a donc été développé progressivement depuis 2019 pour suivre scientifiquement les changements environnementaux du site et communiquer sur ces évolutions.