Les Régions se réjouissent de la suppression du concours d’entrée pour la formation d’aide-soignants et d’auxiliaires de puériculture, annoncée le 12 février par le gouvernement. Elles restent néanmoins vigilantes sur les conditions de mise en œuvre de cette réforme, et notamment sur la compensation des instituts de formation qu’elles financent.
A l’occasion de sa visite le 12 février à l’Institut de Formation des Aides-Soignants de Nanterre, l’ancienne Ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn avait annoncé différentes mesures pour rendre les formations d’aides-soignants et des auxiliaires de puériculture plus accessibles et plus attractives. La plus attendue et la plus emblématique est la suppression du concours d’entrée pour la formation d’aide-soignant et des auxiliaires de puériculture. Ce concours ne valorisait pas les compétences nécessaires à ce métier et notamment l’empathie. Il sera remplacé par un examen du dossier et un entretien.
En 2019, c’est le concours d’entrée pour les études en soins infirmiers qui avait déjà été supprimé.
Cette mesure, accompagnée des autres mesures d’attractivité du rapport El Khomri, participera à la réponse aux besoins criants en futurs professionnels dans les hôpitaux et les EHPAD. Compte-tenu du vieillissement de la population, des postes non pourvus, des départs à la retraite et du turn-over, il faudrait doubler les flux actuels pour atteindre 70.000.
Les Régions qui financent les formations sanitaires et sociales avaient alerté il y a plusieurs années le ministère de la Santé sur le recul des candidatures dans les IFAS et donc la pénurie à venir.
Françoise Jeanson, Présidente de la Commission Santé et Formation sanitaires et sociales de Régions de France, se réjouit donc de cette décision qui avait été une des préconisations du Plan de mobilisation nationale en faveur de l’attractivité des métiers du grand âge piloté par l’ancienne ministre Myriam El Khomri.
Toutefois, les Régions voudraient insister sur deux points de vigilance qu’elles transmettront au nouveau ministre Olivier Véran:
- cette mesure ne portera ses fruits que si elle s’accompagne d’une revalorisation des rémunérations des aides-soignants, de l’amélioration de leurs conditions de travail et d’un changement de regard sur ces métiers. Agnès Buzyn s’était engagée sur tous ces points.
- cette mesure constituera un manque à gagner pour les instituts de formation. En effet, les économies générées par la suppression du concours sont inférieures aux rentrées financières qu il procurait. Pour chaque Région, les pertes nettes s’élèvent à plusieurs centaines de milliers d’euros. Les Régions attendent donc du ministre une juste compensation financière de ces nouvelles modalités d’admission, satisfaisantes au demeurant.