Cette semaine, le Conseil d’État et la Cour des Comptes ont organisé un colloque sur l’enjeu de l’évaluation des politiques publiques territoriales. Invité pour y porter la voix des Régions, Jules Nyssen, Délégué général de Régions de France a insisté, à cette occasion, sur l’enjeu démocratique que constituait l’évaluation des politiques publiques
pour mieux éclairer et associer les citoyens à la décision publique.
Un enjeu d’autant plus important au regard de l’augmentation du taux d’abstention que l’on observe d’une élection à l’autre.
Rappelant que les Régions ont longtemps fait figure de pionnières en matière d’évaluation, il a aussi souligné les résultats d’un sondage* montrant que les citoyens seraient plus enclins à aller voter pour leurs élus régionaux et départementaux, si ces échelons disposaient de compétences renforcées.
Dès lors, insistant sur le fait qu’il ne peut y avoir d’évaluation sans volonté politique affirmée, il a aussi rappelé que le principal frein restait la complexité de nos institutions qui ne permettait pas d’identifier clairement qui était responsable de quoi.
Appelant à « décomplexifier la complexité » (ou en d’autres termes, à clarifier les compétences) et à favoriser le dialogue – pour ce qui est des Régions – à travers la mise en place d’un véritable Comité État-Régions, il a plaidé en faveur :
- d’un renforcement de la culture de l’évaluation qui passe par la formation des élus et des agents territoriaux ;
- d’un grand service public de la donnée territoriale, indispensable pour répondre aux besoins d’évaluation ;
- d’une véritable association des citoyens et plus largement de la société civile, tout au long des travaux d’évaluation, jusqu’à leur publication qui doit être systématique.
Un débat riche en enseignements qui doit conduire chaque acteur public, tant au niveau national que local, à intensifier ses efforts pour que l’évaluation devienne un véritable outil d’amélioration de l’action publique.