La presse s’est fait l’écho d’une potentielle généralisation de la réservation obligatoire dans les TER et de ses conséquences en matière de report modal. Pour Régions de France, ce débat, non-vérifié, est sans fondement et ne reflète aucunement les travaux en cours sur les transports express régionaux.
Les TER connaissent un succès indiscutable et les Régions sont au rendez-vous du report modal tout autant que de la préservation du pouvoir d’achat des usagers du rail. De 2019 à 2023, la fréquentation des TER a augmenté de +33,7% à l’échelle nationale. Le trafic du TER est aujourd’hui largement supérieur à la situation d’avant-crise sanitaire, avec une augmentation de la fréquentation de +7,3% en 2023 et une tendance supérieure à +5% pour l’année 2024. Les Régions ont également su développer des tarifications attractives au bénéfice des 1,25 millions de voyageurs quotidiens du TER. Au-delà du Pass Rail estival, utilisé à ce jour par 225 000 bénéficiaires sur près de 1,5 millions de trajets cumulés durant l’été 2024 (1), les Régions ont proposé des offres tarifaires pour tous les publics, en préservant leur pouvoir d’achat : le prix moyen d’un billet TER a baissé de 8,4 centimes d’euros par kilomètre en 2022 à 8,2 centimes d’euros par kilomètre en 2023, en dépit de l’inflation.
Ces dynamiques tarifaires et de fréquentation permettent aux Régions de maintenir le difficile équilibre économique du transport express régional : seulement 31% du coût du TER sont assurés par les recettes perçues auprès des clients. L’effort de soutien public est en augmentation depuis la régionalisation du transport ferroviaire de voyageurs en 2002 alors même que les coûts du TER s’accroissent : augmentation des coûts de l’énergie, augmentation massive des péages ferroviaires de +8% par an, en application du contrat de performance signé entre l’État et le gestionnaire du réseau ferroviaire.
Le TER est à la fois un transport du quotidien pour ses abonnés et un transport occasionnel pour tous les Français. Dans deux Régions (Normandie et Grand Est), des expérimentations ciblées de mise en réservation ont été conduites sur un nombre limité de trains et de lignes, compte tenu de leurs spécificités et de leur fréquentation, pour améliorer l’expérience des usagers. Ces expérimentations ne concernent que 1% de l’offre des transports express régionaux. Au cours de ces expérimentations, des adaptations ont été introduites pour offrir aux clients abonnés une flexibilité d’usage plus grande sur une partie des trains à réservation (quota de places-libres, possibilité de prendre un autre train avec une réservation).
Ces dispositifs font l’objet d’un retour d’expérience positif, par exemple en Région Normandie : +10pts de satisfaction clients ont été observés en 2023, +6% de fréquentation (2).
Les Régions sont au rendez-vous de leur « new deal ferroviaire » : + de train, + de fréquentation, + de pouvoir d’achat pour les Français. Elles anticipent également l’avenir. En 2024, leurs investissements en faveur du ferroviaire augmentent de +1,3 milliard d’euros pour accélérer le renouvellement et développement de leurs flottes de trains, et contribuer à la régénération du réseau ferroviaire obsolète sous la responsabilité de l’État. Elles attendent dorénavant la concrétisation des promesses d’engagements des précédents Gouvernements pour une « nouvelle donne ferroviaire » et l’inscription budgétaire pluriannuelle des « 100 milliards d’euros » évoqués d’ici à 2040.
(1) Données à mi-août 2024.
(2)Enquête SNCF-Région Normandie publiée en janvier 2024