À l’approche du renouvellement des conventions triennales CNC–collectivités et dans la perspective du projet de loi de finances 2026, les Régions de France et collectivités à statut particulier formulent 27 propositions concrètes pour préserver la vitalité, l’équilibre et le rayonnement du cinéma sur l’ensemble du territoire.
Car si la filière reste l’une des plus dynamiques et créatives d’Europe, les fondations du modèle de financement se fragilisent. Alors que les Régions poursuivent leur engagement, l’effort de l’État ne suit plus : le ratio initialement prévu de 1 € du CNC pour 2 € des collectivités dans les conventions triennales pour la production cinématographique est tombé à près d’1 pour 3. Ce déséquilibre affaiblit la chaîne de production, met sous tension les équilibres territoriaux et remet en cause la capacité collective à accompagner les transitions du secteur.
Les Régions proposent un réajustement du modèle, avec la mise en place d’un mécanisme d’indexation automatique des dotations CNC sur leurs efforts réels, une revalorisation des enveloppes triennales et la levée du gel territorial. Elles appellent également à une gouvernance plus partagée : concertation structurée avec le CNC, inclusion des agences régionales dans les conventions, coconstruction des critères d’écoconditionnalité. Il en va de l’efficacité des politiques publiques comme de leur légitimité.
Cette démarche s’inscrit dans une volonté de dialogue renforcé avec l’État et le CNC. Depuis la nomination de Gaëtan Bruel à sa présidence, le CNC semble amorcer une nouvelle phase d’ouverture vis-à-vis des Régions, comme en témoigne le lancement de son Tour de France, qui pourrait marque une volonté de renouer avec une dynamique plus collaborative.
Par ailleurs, ces 27 propositions ne couvrent pas l’ensemble des enjeux de la filière. D’autres sujets majeurs, tels que la phase d’exploitation ou le soutien aux salles classées Art et Essai, devront faire l’objet de travaux complémentaires. Ce document constitue une première étape du travail engagé par la Commission culture de Régions de France, appelée à se poursuivre dans la durée.
Le cinéma n’est pas un simple secteur culturel ou économique : c’est un levier de cohésion, d’émancipation, de formation, de rayonnement. Sa bonne santé génère de nombreuses externalités positives, auxquelles les Régions contribuent pleinement, aux côtés des professionnels.
Les Régions prennent leurs responsabilités. Elles appellent désormais les pouvoirs publics à faire de même.
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