Carole DELGA et François BONNEAU ont écrit ce jour au Premier ministre pour l’alerter sur les graves conséquences des décisions gouvernementales portant sur le financement de l’apprentissage et de la formation des demandeurs d’emploi en 2026.
Les Régions ont appris hier qu’une division par deux des dotations qui leur sont versées en application de la loi du 5 septembre 2018 pour le financement des Centres de formation d’apprentis (CFA) figurait au budget prévisionnel initial de France Compétences pour 2026, qui sera présenté ce jeudi au Conseil d’administration de l’établissement. Cela représenterait des dotations réduites à 134 M€ pour l’ensemble des Régions, réparties entre le fonctionnement (44 M€) et l’investissement (90 M€).
Avec cette nouvelle baisse, il est clair que les Régions ne pourront plus soutenir le fonctionnement et les projets d’investissement des CFA en 2026. Les conséquences seront dramatiques pour les formations qu’elles soutiennent dans les territoires ruraux ou les quartiers, les formations aux métiers rares, aux métiers de l’artisanat ou en tension. C’est pourquoi elles demandent instamment au Premier ministre de revenir sur cette décision inacceptable.
Le financement régional apporté à une formation, en moyenne à hauteur de 25% de son coût, la maintient en vie. C’est l’effet-levier de nos enveloppes, alors que les marges des CFA ont fondu en 2024, à 5% en moyenne, sous l’effet des mesures d’économies décidées par le gouvernement.
Par ailleurs, sans le soutien des Régions qui ne pourront plus s’engager sur des investissements pluriannuels, les projets des CFA structurants pour les territoires ne verront pas le jour.
Dans le même courrier, Régions de France dénonce la réduction de 20% de la contribution de l’État aux Pactes régionaux d’investissement dans les compétences. Cette réduction sans précédent du fonds de concours de France compétences à 627 M€ ne permettra plus aux Régions de financer la formation des demandeurs d’emploi à la hauteur des besoins.
Les Régions demandent donc au gouvernement de maintenir le fonds de concours à hauteur de ce qui était prévu par la programmation pluriannuelle, soit 800 M€, en proposant un amendement en ce sens lors de l’examen du PLF au Sénat.
« Les politiques de formation des demandeurs d’emploi et d’apprentissage sont au cœur de notre pacte républicain, leur abandon ne ferait qu’alimenter les rancœurs et le vote extrémiste. Tout comme vous, nous ne le voulons pas » concluent Carole DELGA et François BONNEAU.
Les représentantes de Régions de France à France Compétences, Valérie DEBORD et Karine DESROSES, voteront contre le budget au Conseil d’administration jeudi. Si celui-ci est voté, elles présenteront leur démission du Conseil.