L’Etat et la Région, co-financeurs du volet régionalisé France 2030, ont présenté leur premier bilan un an après avoir lancé leur dispositif.
Signée le 3 octobre 2022, la convention Régionale « France 2030 » prévoyait plus de 40 millions d’euros de financements destinés à accompagner des projets stratégiques en Bourgogne-Franche-Comté entre 2022 et 2025. Un an plus tard, Marie-Guite Dufay, présidente de Région et Franck Robine, Préfet de Région, réunissaient à Dijon le comité stratégique France 2030 pour faire un bilan d’étape.
Sur les 41,5 millions d’euros crédités, 13 millions ont déjà été dépensés, pour soutenir 23 projets. L’agroalimentaire, la santé, l’hydrogène, l’automobile, la forêt et le bois sont les secteurs les plus représentés parmi les lauréats.
Le programme connait une bonne dynamique depuis son lancement. A l’heure où notre région a à conduire sa mutation sur l’automobile, je suis heureuse de sentir qu’il y a des innovations majeures qui se font dans notre Région.
Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté
Aux 23 projets soutenus dans le cadre de ce pacte Etat-Région, il faut ajouter les 136 projets retenus dans le cadre du plan d’investissement France 2030. Soit 220 millions d’euros engagés pour accompagner le développement de nos entreprises : Oreca à Magny-Cours (58) pour produire son moteur à injection directe hydrogène ; Storabelle à Belfort (90) pour développer leur faisabilité du rétrofit d’une centrale charbon en unité de stockage d’énergie électrique ; ou encore Pixee Medical à Besançon (25) qui développe des solutions de réalité augmentée pour la chirurgie orthopédique du genou.
Sur les 2 500 lauréats au niveau national, on en compte 136 en Bourgogne-Franche-Comté. C’est beaucoup alors que la région ne compte que 3 % des habitants de l’hexagone. Cela montre le dynamisme économique de notre région.
Franck Robine, Préfet de la Région Bourgogne-Franche-Comté
LA TENUE DU COMITÉ STRATÉGIQUE FRANCE 2030 A ÉTÉ L’OCCASION DE RECEVOIR 4 LAURÉATS FRANCE 2030, VENUS PRÉSENTER LEURS PROJETS.
Herplast – Orgelet (39)
Lauréat de l’appel à projets Résilience et capacités agroalimentaires
L’entreprise de plasturgie jurassienne a inauguré cette année sur son site d’orgelet une nouvelle unité de production de produits en cellulose utilisant un procédé de moulage de pulpe par voie sèche. Baptisé Herpulp, le projet offre une solution d’emballages fabriqués à partir de matériaux de fibres de papier renouvelables, recyclables et compostables. Une offre qui répond aux attentes du marché, des consommateurs et qui concorde avec les objectifs établis dans la Stratégie Nationale des Emballages (SN3R) de l’ADEME. Le créateur du bac historique de glaces « Carte d’Or » a investi 40 millions d’euros dans son projet et prévoit de recruter 80 personnes d’ici deux ans.
Schiever – Magny (89)
Lauréat de l’appel à projets Ecosystèmes territoriaux hydrogène
Le groupe Schiever (7 000 salariés, 199 magasins sous enseigne dont bi1) n’avait à priori pas de raison d’investir sur le créneau de l’hydrogène. C’était sans compter sur l’engagement de Vincent Picq, relayé par Raja Derham : « Nous avons engagé une réflexion sur la substitution aux carburants fossiles depuis 2021, assure la responsable du service projets, qui poursuit : on fait le pari de l’hydrogène en construisant sur notre site de Magny dans l’Yonne une station de production, stockage et distribution d’hydrogène vert. » La station sera mise en service fin 2024 et alimentera sa flotte de camions 44 tonnes. Les mêmes camions qui roulent aujourd’hui en diesel, et qui seront transformés par le groupe breton EHM et les icaunais de RH2. Les camions zéro émission disposeront d’une autonomie de 450 km, avec un temps de charge rapide de 10 à 15 minutes seulement.
Advesya – Besançon (25)
Lauréat de l’appel à projets Innovations en biothérapie
Créée en 2020 par deux chercheurs de l’Etablissement Français du Sang (EFS), Advesya effectue des recherches en immunothérapie cellulaire et génétique afin de développer un médicament de thérapie cellulaire contre les leucémies en impasse thérapeutique. En 2 ans, les deux co-fondateurs Christophe Ferrand et Marina Deschamp sont allé vite : les démo in vitro sont validées, sur souris également. Les premiers tests cliniques sur l’homme devraient débuter début 2024. L’entreprise compte aujourd’hui 25 salariés et souhaite devenir un des leaders mondiaux de la modification génétique des globules blancs.
Amarob – Besançon (25)
Lauréat de l’appel à projets Innovation individuelle
Créée en 2020, la startup Amarob est issue de travaux de recherche du laboratoire FEMTO-ST. Elle prépare une nouvelle génération de robots lasers capables d’opérer avec grande précision à l’intérieur du corps humain. Ils ouvrent la voie à des interventions moins invasives pour les patients, plus ergonomiques pour les praticiens et moins couteuses pour le système de santé. L’aide France 2030 de 248 000 € va lui permettre de développer 4 briques : une micro-pince robotisée pour la chirurgie, un scalpel laser miniaturisé, un système de diagnostic non intrusif du cancer et une interface haptique.