Sud: “escales zéro fumée”, une solution pour notre santé
Le défi régional
Dès 2017, la Région adopte son Plan Climat, une COP d’avance qui s’articule en 5 axes et 100 mesures et mobilise 25% du budget régional.
L’un des axes constitutifs de ce Plan Climat met l’accent sur l’éco-mobilité dont une priorité : la réduction des nuisances générées par les escales à quai des ferries.
Aujourd’hui, en 2020, la Région Sud est la première Région de France à proposer de faciliter la connexion électrique des paquebots de croisières en plus de celle des ferries.
Le Président Renaud Muselier a en effet souhaité élargir l’intervention régionale pour appuyer ce secteur économique majeur en région et en réduire l’impact environnemental.
Pour les trois grands ports de notre Région, concilier leur rôle économique primordial et la santé publique des habitants est une priorité absolue ! Dans le cadre du Plan climat régional « Une Cop d’avance », nous engageons tous les moyens nécessaires pour la qualité de l’air des villes portuaires. C’est une grande cause régionale à laquelle nous apportons ensemble une vraie réponse aujourd’hui.
Renaud Muselier,
Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Les transports maritimes : impacts
Secteur économique constitutif de la singularité régionale, crucial pour l’emploi et le rayonnement international de la région, le tourisme maritime génère de nombreuses escales sur nos 3 villes-ports :
(Chiffres d’escales à l’année pour paquebots de croisières et ferries confondus) :
- 3 700 escales pour Marseille
- 1 200 escales pour Toulon
- 850 escales pour Nice.
Or, il a été démontré que la majorité des émissions du transport maritime sont émises lors du stationnement à quai et dans la zone de navigation à vitesse réduite à l’entrée des ports. Un paquebot à quai consomme l’équivalent d’environ 250 voitures. (Entre 500 et 2 000 litres par heure de gasoil pour un paquebot pour 7 litres par heure en moyenne pour une voiture).
Cette pollution de l’air provenant des navires à quai génère des nuisances pour les riverains comme pour les usagers des ports.
Les composantes les plus nocives sont le soufre, les oxydes d’azote et les particules fines.
Aujourd’hui, 20% de la population régionale est exposée à un dépassement des normes de la qualité de l’air avec des pics plus importants dans les ville-ports, plus significative sur l’aire marseillaise.
Oxyde d’Azote | Oxyde de soufre | Particules fines |
---|---|---|
Marseille 40% | Marseille 32% | Marseille 15% |
Toulon 31% | Toulon 31% | Toulon 13% |
Nice 5% | Nice 3% | Nice 3% |
Ce n’est plus simplement un enjeu sanitaire mais un véritable enjeu de société.
L’engagement régional
Le développement des activités dans les ports régionaux est crucial pour l’économie des villes-ports et l’économie régionale, mais ne doit cependant pas s’opérer au détriment de la santé des habitants.
Parce qu’il est inacceptable de laisser se dégrader la qualité de l’air dans les villes portuaires, la Région propose des solutions de terrain mises en place avec ses partenaires.
La Région avait déjà engagé des fonds pour les premières connexions électriques du port de Marseille, concernant les ferries à destination de la Corse, puis a participé à l’équipement de 3 navires de l’armateur Corsica Linéa. Et cette année, elle a engagé un demi-million d’euros pour un filtre à particules innovant pour la Méridionale.
Lors de la dernière Assemblée plénière de décembre 2019, la Région a mobilisé ses financements et levé des fonds européens pour accompagner les ports et les armateurs. Cela représente une enveloppe globale de 30 millions d’euros pour l’électrification des quais et l’accompagnement pour l’équipement des paquebots de croisière.
Première en France et en Méditerranée (seulement 12 ports sont équipés dans le monde), ce dispositif permettra à l’horizon 2025 d’alimenter en électricité un paquebot de croisière à quai.
Des annonces suivies des premières concrétisations
Dès le début de l’année 2020, la Région Sud et ses partenaires avancent ensemble vers le “zéro fumée”. À Toulon, ce sont 2 conventions qui ont été signées dans le cadre de cet objectif prioritaire pour le territoire : la première pour l’équipement à quai du Port de Toulon et la seconde pour le financement de l’équipement des navires de l’armateur Corsica Ferries. Du concret, seulement 4 mois après l’annonce du dispositif.
Avec un financement d’environ 6 millions d’euros (financement Région et FEDER) le Port de Toulon pourra alimenter électriquement 3 quais pour les ferries et les paquebots de croisières. Une intervention financière en faveur de Corsica Ferries est également prévue jusqu’à 300 000 euros par navire pour son équipement.
En effet, l’ensemble des bateaux de la Corsica Ferries qui effectuent des escales à Toulon seront concernés, soit huit bateaux: Pascal Lota, Mega Express, 1,2,3,4 & 5, Mega Esmeralda, Mega Andrea. Cet équipement électrique des navires à quai conduira à la suppression des émissions de polluants par les moteurs pour la production électrique du bord durant les escales de plus de 2h30. Cela correspond à l’absence d’émissions à quai lors de 700 escales à l’année; lesquelles représentent plus de 90% du temps d’escale de la compagnie sur Toulon. Les paquebots de plus petite taille pourront également profiter des installations prévues pour les 3 quais. La compagnie prévoit de commencer à équiper quatre de ses navires dès février 2020 jusqu’à fin mars 2022. Le coût total de cette opération est de 5,5M€. La Région y participe à hauteur de 1,2M€.
Après avoir réduit le nombre de voyages, optimisé la vitesse de ses ferries et les temps d’escale, Corsica Ferries investit désormais dans de nouveaux carburants marins pour réduire la pollution atmosphérique. La compagnie prévoit ainsi de convertir trois navires pour une propulsion mixte GNL-méthanol à l’horizon 2024 et de recevoir un navire neuf dual-fuel, capable d’être alimenté au GNL, en 2023.
« Escales zéro fumée » : l’électrification, c’est la solution zéro émission
Afin d’apporter des réponses pratiques en faveur de la santé des habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Région Sud investit 30 millions d’euros pour des solutions très concrètes pour aboutir à la suppression de la totalité des émissions polluantes en région à l’horizon 2025.
L’avenir des habitants se prépare en Région Sud
Le gaz naturel liquéfié (GNL) est considéré, aujourd’hui, comme le carburant carboné le plus efficace et le plus propre. C’est une des solutions que la Région encourage car il est utilisable dans les ports comme en pleine mer. Il réduit de 85% les oxydes d’azote, annihile les émissions d’oxyde de soufre et l’essentiel des particules fines, tout en réduisant le CO2 de 20%.
Les navires qui en sont équipés ne peuvent pas encore se ravitailler, faute d’infrastructure, mais la Région a décidé de construire, avec le GPMM, le premier hub GNL (Gaz Naturel Liquéfié) en Méditerranée.