26 mars 2020

Sud : COVID-19 , savonniers et parfumeurs solidaires

Unis face à la pandémie du Covid-19, les savonniers et les parfumeurs de la Région Sud mettent généreusement leurs savoir-faire au profit de tous. Tour d’horizon de ces actions solidaires qui font la fierté de toute une Région.

En cette période de crise sanitaire, les élans de solidarité se multiplient. Quelle que soit leur taille, des entreprises de Provence-Alpes-Côte d’Azur apportent leurs contributions pour circonscrire la propagation du Covid-19. A la manière du Colibri, des Philo-fables pour la Terre, qui livre ses précieuses gouttes d’eau pour éteindre l’incendie de forêt, les efforts conjugués des acteurs économiques régionaux sont d’un réel secours dans cette situation de crise. Zoom sur ces artisans régionaux, plus particulièrement savonniers et parfumeurs, qui prêtent main forte pour faire front à cette pandémie mondiale.

Passez un savon aux virus !

Les mains sont responsables de la transmission de 80 % des infections ! Ainsi, comme le recommande l’Organisation Mondiale de la Santé, se laver régulièrement les mains est une des mesures d’hygiène qui limitent les risques de contamination au coronavirus. Mais à défaut de gel hydroalcoolique suffisant pour tout le monde, une méthode traditionnelle, tout aussi efficace qu’économique, revient sur le devant de la scène : le savon de Marseille. Issu d’huiles 100 % végétales, sans additif, colorant ou conservateur, ce savon ne dessèche pas la peau et permet donc un lavage très fréquent. Mais surtout, il élimine les impuretés cutanées et contribue à rompre la chaîne de transmission des virus grâce à ses vertus antibactériennes.

10 000 savons offerts aux maisons de retraite

Responsables et concernées, plusieurs savonneries provençales ont souhaité contribuer à la lutte contre l’épidémie. Citons Rampal Latour,entreprise installée à Salon-de-Provence (13) qui a rapidement réagi face aux premiers signes de la crise. « C’est un geste d’utilité publique », affirme Jean-Louis Plot dont l’entreprise a offert 10 000 cubes de savon aux Ehpad et aux écoles de Provence-Alpes-Côte d’Aur. « Nous voulions aider les Français et, d’une certaine façon, contribuer à la lutte contre l’épidémie de coronavirus Covid-19. Il nous a semblé logique, en cette période de crise, de prendre soin d’eux et de mettre à leur profit ce que nous savions faire de mieux, à savoir la production de savon de Marseille » poursuit-il.

Rampal Latour et Marius Fabre, autre savonnerie salonaise, ont également pris l’initiative de fournir des savons de Marseille à la municipalité pour les crèches de la ville, les bureaux de vote lors des élections municipales, les foyers restaurants seniors et les foyers logements seniors. « Nous, les savonniers, avons en ce moment un rôle de santé publique, celui de fournir la population en savons efficaces » souligne Julie Bousquet-Fabre, directrice générale de la savonnerie Marius Fabre et présidente de l’Union des professionnels du savon de Marseille.

Les équipes travaillent 10 heures par jour

Toujours à Salon, la Phocéenne de Cosmétique a offert 1 500 savons liquides de la marque « Le Petit Olivier » à la ville de Salon-de-Provence. Fiers de mettre leur savoir-faire et leurs produits au profit des besoins sanitaires actuels, tous les salariés de la Phocéenne de Cosmétique sont sur le pont pour répondre à la recrudescence des demandes de savon. Plus particulièrement, les équipes logistiques qui travaillent 10 heures par jour pour commander, réceptionner, préparer et expédier les commandes, tout en respectant les mesures sanitaires de préparation et de livraison fixées par l’OMS.

Autre clin d’œil solidaire : la Savonnerie du Midi à Marseille a réduit le prix de sa savonnette “La Corvette” à l’huile d’olive à 1 euro au lieu de 2,80 euros.

Dons aux soignants et intervenants exposés au Covid-19

Fer à Cheval,  la plus ancienne savonnerie de Marseille, a senti le vent venir… « Nous avons anticipé la crise et nous nous y préparons depuis janvier. Nous avons augmenté la production des stocks de savon, acheté des masques, des gants et du gel » déclare Raphaël Seghin, PDG de la savonnerie Fer à cheval et membre de l’Union des Professionnels du Savon de Marseille. Aujourd’hui, les demandes de savons montent en flèche. Face à la pénurie, l’entreprise marseillaise fait don chaque jour de savons de toutes sortes à la demande du tissu local : marins pompiers, association d’aide à domicile ou de sans domicile fixe, Ehpad, cliniques, entreprises… D’origine belge mais ayant grandi en Asie, Raphaël Seghin a fait appel à son réseau personnel afin d’obtenir 5 000 masques de protection et de les proposer aux services de santé de la région. « En cette période de crise, il est important de maintenir la cohésion sociale envers le corps médical, le tissu économique local et les habitants » confie le PDG de la savonnerie marseillaise. Exportant ses produits dans 16 pays, l’entreprise Fer à Cheval souhaite étendre sa solidarité aux institutions nationales et internationales et les livrer rapidement, en particulier dans les pays les plus frappés par le virus, Italie, Corée du Sud, Chine, Singapour.

Plannings bouleversés pour produire du gel hydroalcoolique

Des artisans parfumeurs de la Côte d’Azur ont répondu à l’appel, émis par décret ministériel dérogatoire, permettant aux entreprises qui fabriquent des médicaments, des biocides (produits désinfectants, etc.) ou des cosmétiques de fabriquer du gel hydroalcoolique.

Parmi ces acteurs économiques solidaires, on trouve la société familiale grassoise de parfums et cosmétiques, ARTHES, qui a également été missionnée par le ministère des Solidarités et de la santé pour produire des solutions hydroalcooliques en grande quantité. Conséquence : arrêt de son activité pour produire, dès le 26 mars, 20 000 flacons de 500 ml et, 30 000 flacons par jour, de 100 ml à 500 ml pour la semaine du 30 mars. Les gels hydroalcooliques serviront aux hôpitaux des Alpes-Maritimes et à certains des Bouches-du-Rhône, à la Police Nationale et à de nombreuses collectivités du territoire dont les agents assurent la continuité de service. « C’est naturellement et dans un souci de solidarité que nous avons bouleversé nos plannings de production afin d’être à même de lancer cette fabrication rapidement, et de pouvoir fournir les stocks demandés par les groupements hospitaliers du territoire » annonce Thibaud Perrin, PDG du groupe ARTHES, fort de 5 marques distribuées dans plus de 120 pays et plus de 7 000 points de vente en France. Le Groupe a également fait don de ses stocks de masques, gants et gels hydroalcoolique au corps médical de son territoire. Au-delà de la crise sanitaire, l’objectif du président est de faire face à la crise économique. « Nous avons maintenu 90 postes sur 150 au total » précise Thibault Perrin« notre personnel s’est mobilisé et a fait preuve d’une motivation remarquable pour s’adapter au chamboulement de notre programme de production ». 

Dans son usine de Vallauris, Franck Bouis fabrique habituellement des parfums et des produits cosmétiques parfumés à destination de professionnels. Mais avec la crise du Coronavirus, ce parfumeur, dont l’activité s’est retrouvée à l’arrêt, a changé ses plans pour venir en aide aux professionnels de santé. Son orgue à parfum s’est donc transformé en mini usine de fabrication de gel hydroalcoolique. Au total, il offre 90 % de sa production aux infirmières, aux ambulanciers, aux pompiers… « Je voulais juste me rendre utile, c’était du bon sens » déclare Franck Bouis. « J’ai fait avec ce que j’avais, il me restait des flacons » précise ce parfumeur au grand cœur qui crée quelques dizaines de flacons par jour, soit 200 litres de gel distribués en petits ou gros flacons de 5 litres.

En cette période très difficile pour tout le pays, les parfumeurs et les savonniers de la Région Sud font preuve d’une solidarité exemplaire pour lutter, à leur niveau, contre cette pandémie. Merci pour votre engagement !

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