14 décembre 2016

Ile-de-France: la Région renforce son arsenal de lutte contre la pollution de l’air

Valérie Pécresse a détaillé, ce 13 décembre, les dispositifs adoptés en 2016 par le Conseil régional afin d’améliorer la qualité de l’air en Île-de-France. Et elle a dévoilé les perspectives d’action pour 2017.

À l’heure où l’Île-de-France traverse un épisode exceptionnel de pollution aux particules fines, Valérie Pécresse a réaffirmé l’engagement de la Région en faveur de l’amélioration de la qualité de l’air. « C’est l’une des premières préoccupations environnementales des Franciliens, a-t-elle souligné. L’urgence environnementale est à notre agenda régional. Elle trouve sa traduction dans les priorités budgétaires de 2017, puisque le budget environnement va progresser de plus d’un tiers par rapport à 2016 (NDLR : +34,5%). »

Le budget consacré à la pollution de l’air multiplié par 13 en 2 ans

Depuis un an, les investissements en matière de politique de l’air sont passés de 620.000€ à 1,56 M€. Et ils atteindront 8 M€ en 2017, soit une multiplication par 13 en 2 ans. « Force est de constater que les grands schémas bâtis ces dernières années ont montré leurs limites voire leur inefficacité vu le caractère inédit des pics de pollution exceptionnels que nous sommes tous en train de vivre », note la présidente de l’exécutif régional.

« S’attaquer à toutes les causes de la pollution sur la durée »

Quant aux solutions d’urgence mises en œuvre dans ces périodes de pics de pollution, Valérie Pécresse fait valoir leurs limites. « Nous avons été favorables à la circulation alternée et nous sommes pour son déclenchement automatique, indique-t-elle. Mais, aujourd’hui, cette solution est jugée insuffisante et apparaît plus comme une solution ponctuelle d’urgence. Nous avons activé la gratuité des transports, dont le coût par jour est de 4 M€ pour le Stif. Cela a déjà coûté près de 16 M€, sans vraiment inciter les Franciliens à prendre plus les transports en commun. C’est une solution ponctuelle mais qui n’est pas soutenable financièrement par le Stif si le pic de pollution se prolonge. C’est pourquoi nous faisons le choix de nous attaquer à toutes les causes de la pollution, sans tabou, et d’agir sur la durée. »

Cela se traduit par une série de mesures parmi lesquelles :

  • Le soutien au renouvellement des chaudières à bois :

Les émissions de particules fines liées aux vieilles chaudières à bois représentent près de la moitié du pic de pollution actuel. Un chauffage au bois à foyer ouvert émet autant de pollution en un jour qu’une voiture en une année. En Île-de-France, 15% des ménages utilisent du bois pour se chauffer, souvent pour des raisons économiques et de précarité. D’où la mise en place d’un fonds « air-bois » pour les aider à remplacer leur installation vétuste. Le dispositif, initialement lancé en Essonne avec une dotation de 1 M€ en 2016, sera triplé en 2017 et étendu à deux autres départements de grande couronne. Chaque foyer concerné pourra obtenir une aide de 1.000€ pour changer son installation, améliorer la performance énergétique de sa chaudière et réduire ainsi considérablement ses émissions. L’Ademe évalue à 11.000 le nombre de foyers bénéficiaires potentiels.

  • Le soutien au renouvellement des véhicules des artisans et commerçants :

Dans le cadre du dispositif TP’up adopté en juin dernier, l’achat d’un véhicule propre bénéficie d’un taux de subvention de 15% du montant hors taxes, hors options et hors bonus de l’État. Cette aide est plafonnée à 3.000€ pour les véhicules utilitaires légers dont le poids total autorisé en charge (PTAC) est inférieur à 2,5 tonnes ; à 6.000€ pour les fourgons dont le PTAC est compris entre 2,5 tonnes et 3,5 tonnes ; à 9.000€ pour un poids lourd dont le PTAC est supérieur à 3,5 tonnes.

Au total, 4 M€ vont être investis pour aider les artisans et les commerçants à changer leurs véhicules en 2017.

  • Les investissements en faveur de l’efficacité énergétique :

Le budget pour favoriser l’efficacité énergétique des logements et des bâtiments sera doté de 2 M€ supplémentaires et atteindra en 2017 12 M€.

  • Aide à la recherche :

La Région va attribuer en 2017 200.000€ à l’université Paris-Est Créteil afin de construire un réseau de recherche collaboratif sur la qualité de l’air intérieur et extérieur ainsi que sur ses impacts sanitaires.

 

Pour lutter contre la pollution, la Région agit également dans le domaine de la mobilité et des transports :

– Retrait de la circulation de tous les bus diesel d’ici à 2025 pour Paris et la petite couronne, et d’ici à 2029 pour la grande couronne ;
– Remplacement ou rénovation de 708 rames sur toutes les lignes RER et Transilien d’ici à 2021 ;
– Création de 10.000 places de parkings relais supplémentaires pour faciliter l’accès aux abords des gares et inciter les automobilistes à privilégier les transports en commun;
– Mise à disposition de 20.000 places de vélo vidéosurveillées « Véligo » à proximité des gares d’ici à 2020 ;
– Intégration des services de covoiturage dans le calculateur d’itinéraires Vianavigo d’ici à juin 2017 ;
– Mise en place d’un plan anti-bouchons pour améliorer la fluidité de la circulation en Île-de-France et réduire ainsi les émissions polluantes ;
– Développement des tiers-lieux pour accompagner le développement du télétravail et du coworking afin de réduire le nombre de déplacements quotidiens ;
– Enfin, la Région demande au gouvernement d’instaurer une écotaxe pour les poids lourds en transit.

Photo : © Magali Delporte/Picturetank

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