3 avril 2020

Bourgogne-Franche-Comté: les universités mobilisent leur matière grise

Ils sont chercheurs, ingénieurs, enseignants à l’université… Depuis quelques jours, ils ont abandonné leurs travaux pour se concentrer sur un seul objectif : apporter leur contribution à la lutte contre l’épidémie de Covid-19. C’est peut-être en Bourgogne-Franche-Comté, terre natale de Louis Pasteur, que le traitement anti-viral qui permettra de soigner les malades infectés par le coronavirus sera mis au point.

Depuis plusieurs semaines, à Besançon, des chercheurs en virologie de l’université de Franche-Comté y travaillent d’arrache-pied. Spécialisée dans l’étude du VIH, le virus du sida, l’équipe dirigée par le professeur Georges Herbein a stoppé tous ses travaux en cours pour se focaliser sur ce nouveau virus qui a provoqué une pandémie mondiale.

« Même si le VIH et le coronavirus sont des virus différents, ils ont des points communs, notamment au niveau de leur génome. Cela nous conduit à avoir une approche originale, une expertise que n’ont pas d’autres labos car on connait très bien la réplication virale du VIH, explique le directeur du laboratoire EPILAB. C’est notre devoir, en tant que médecin virologue, de participer à l’effort national pour apporter des solutions thérapeutiques au Covid-19. »

Des molécules testées pour lutter contre le coronavirus

Dans leur  laboratoire ultra-sécurisé des Hauts du Chazal, Georges Herbein et ses collègues testent, sur des cultures cellulaires infectées par le coronavirus, les effets d’une vingtaine de molécules. Distinctes de l’essai thérapeutique Discovery – mené notamment dans les CHU de Dijon et Besançon –  ces expériences  vont durer un mois. Si ces travaux sont probants et qu’ils sont confirmés par des essais cliniques, le médicament pourra être prescrit dans le traitement de l’infection Covid-19. La plupart des molécules testées sont en effet déjà utilisées dans le traitement d’autres pathologies.

« Peut-être qu’il faudra associer deux ou trois molécules pour obtenir un anti-viral vraiment efficace, comme les trithérapies pour le sida » indique le responsable d’EPILAB. En tout cas, le laboratoire de recherche bisontin est engagé durablement dans la lutte menée à l’échelle planétaire : « tout ce qu’on apprend sur le coronavirus pourra nous servir pour les épidémies à venir. »

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