Bourgogne-Franche-Comté : quand les élèves s’initient à la réalisation cinématographique
Une classe de lycéens de Côte-d’Or a travaillé sur un projet pédagogique avec un réalisateur. L’objectif de ce dispositif, soutenu par la Région Bourgogne-Franche-Comté : donner l’occasion de développer leur culture cinématographique et leur esprit critique.
L’une a l’œil rivé sur le moniteur, un second tient le clap, l’autre s’occupe de placer les illustrations sous la caméra pendant que le dernier, au micro, pose sa voix. Tous ont leur attention portée sur Mathieu Peset, réalisateur, orchestrant ce petit tournage « en conditions réelles ».
Nous sommes au lycée Felix Kir de Plombières-les-Dijon (Côte-d’Or), un après-midi du mois de mai. Ce jour se déroule un atelier d’initiation à la réalisation cinématographique, où ces élèves de niveau 1re Professionnelle réalisent un résumé filmé d’un long métrage qu’ils ont visionné dernièrement au cinéma, avec leur professeur. Ce dispositif, financé en grande partie par la Région par le biais d’un dispositif spécifique est en place dans de nombreux établissements de toute la Bourgogne-Franche-Comté.
Résumer un film avec des mots et des dessins
« Le but est qu’ils synthétisent ce qu’ils ont compris du film qu’ils ont vu, qu’ils racontent les moments qu’ils ont trouvé forts sous la forme de quinze dessins simples, filmés, et d’un commentaire écrit à enregistrer avec l’aide d’un professionnel », explique Théo Nesme, chef du projet cinéma de l’Artdam, association « boîte à outils » de l’action culturelle en Région Bourgogne-Franche-Comté. Le résultat : un mini film d’animation en noir et blanc d’une à deux minutes.
Pour les élèves de cette classe, il s’agit de La leçon de piano de Jane Campion et de The Host de Bong Joon-Ho. « Au total, nous avons sélectionné quatre films pour cette année avec un comité d’enseignants, relate Théo Nesmes. Les critères ? L’hétérogénéité de genre, de format, d’époque, de zone géographique ».
Un travail autour de la séance de cinéma
Les élèves apprécient l’esprit collaboratif : « Cela nous donne l’occasion de travailler en groupe sur un même projet concret », confient David et Faïna. « Faire de nouvelles choses qui sortent de l’ordinaire, c’est ce qui est intéressant », enchaîne Charlie.
Sandrine Ruelle, leur enseignante d’éducation socio-culturelle, se dit conquise : « C’est pour eux une chance de toucher à quelque chose qui n’a rien à voir avec la filière de leur future carrière mais qui, tout en restant en cohérence avec leur programme, leur permet de développer leur ouverture d’esprit, leur esprit critique, leur capacité à analyser une image. Nous avons aussi travaillé en amont de la séance de cinéma, étudié l’affiche. Ils ont vu le film avec plusieurs questions en tête. C’est quelque chose de facile à mettre en place car c’est un dispositif financé clés en main, qui nous évite de devoir réaliser énormément de démarches administratives ».