Auvergne-Rhône-Alpes: la Région s’engage contre le harcèlement
Début 2020, la Région A
uvergne-Rhône-Alpes équipera 60 à 80 cars en vidéoprotection au titre de son action pour lutter contre le harcèlement scolaire, qui déborde très largement du cadre des établissements en se manifestant aussi dans les transports scolaires.
La Région Auvergne-Rhône-Alpes s’est saisie très tôt de la question de la lutte contre le harcèlement scolaire, le président Laurent Wauquiez ayant souhaité la création d’une mission de lutte contre le harcèlement scolaire au niveau régional dès 2018. Les premières Assises régionales dédiées à cette question se sont tenues le 15 mars 2019 à Lyon, et une 2e édition sera également organisée en 2020.
Afin de mieux identifier et comprendre le problème, qui déborde du simple cadre des établissements pour s’étendre sur les réseaux sociaux et dans les transports, une enquête a été réalisée par la Région auprès de 840 usagers des transports scolaires, collégiens lycéens et étudiants en BTS, sur 10 lignes régulières d’Auvergne-Rhône-Alpes dans l’Ardèche, la Drôme, la Savoie et la Haute-Savoie (4 départements dans lesquels la Région assure en direct le pilotage des transports scolaires).
À la suite de cette enquête, la Région poursuivra ses investissements pour renforcer la lutte contre le harcèlement et la sécurité dans ses transports, en lançant dès début 2020, l’équipement de 60 à 80 cars en vidéoprotection, pour un montant de 250 000 €. Un appel à projets « Stop harcèlement » bénéficiera par ailleurs d’une enveloppe de 100 000 € pour aider diverses initiatives visant à améliorer les choses.
1 élève sur 5 victime d’intimidations ou de violences
Cette enquête inédite a été confiée à deux spécialistes auvergnats, Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette, et a permis de dresser un véritable état des lieux. Il ressort notamment que :
- Un élève sur cinq se reconnaît comme victime d’intimidations ou de violences dans les transports scolaires ;
- Les intimidations psychologiques sont 2 à 3 fois plus fréquentes que les atteintes physiques aux personnes ou aux biens ;
- Les deux tiers des problèmes rencontrés dans les transports scolaires sont occasionnels ;
- Ces intimidations et ces violences multiplient par deux à trois le sentiment d’insécurité et l’angoisse des jeunes, et qu’elles ont des conséquences négatives pour l’ensemble des élèves utilisateurs ;
- 80% des victimes d’intimidations ou de violences seraient en mesure d’identifier leurs agresseurs. « L’identification est d’autant plus aisée que ces derniers fréquentent le même établissement voire la même classe que les victimes », souligne l’enquête ;
- Seulement un agresseur sur cinq est une personne extérieure à l’univers scolaire de l’enfant intimidé ou harcelé ;
- Il y a un lien direct entre harcèlement dans les transports et harcèlement à l’école : « Les élèves rencontrant des ennuis ou subissant du harcèlement dans les transports connaissent également des problèmes, de nature et d’intensité similaires, dans leur établissement scolaire » ;
- Un réel problème de signalement et de prise en charge : « À peine une victime sur dix signale ses problèmes à un responsable des transports, un sur trois en parle à sa famille, 35 % s’enferment dans le silence et quasiment personne (1,6 %) n’évoque le problème avec des personnels de l’établissement scolaire. L’école est donc la grande oubliée des signalements », précisent encore Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette.