Les Régions à la rencontre des agriculteurs
Les Régions sont allées à la rencontre des professions agricoles mercredi 1er mars au Salon international de l’agriculture. Les président.e.s Philippe Richert et Marie-Guite Dufay, accompagnés d’élu.e.s membres de la commission Agriculture, Alimentation et Forêt, ont présenté le volet agricole des propositions de Régions de France, et répondu aux inquiétudes de la profession face à la crise agricole.
Les élu.e.s régionaux ont tenu une conférence de presse puis rencontré les organisations professionnelles (FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale et Confédération paysanne). Ces rencontres étaient d’autant plus attendues que les Régions sont aujourd’hui les premiers financeurs des aides à l’investissement agricole. Elles gèrent la quasi-totalité du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), deuxième pilier de la politique agricole commune, soit 10,8 milliards d’euros sur la période 2014-2020. Comme l’a rappelé le Président Philippe Richert, “le dossier agricole s’intègre parfaitement dans le nouveau rôle de Régions sur le développement économique”.
Pour l’avenir, Régions de France appelle dans sa plateforme présidentielle à une clarification des compétences entre l’Etat et les Régions en matière de politique agricole. Pour l’après 2020, elle demande notamment que soit transférée aux Régions la gestion, la certification et le paiement de la totalité des fonds européens agricoles, y compris donc le 1er pilier (FEAGA). Elle souhaite que l’Etat concentre son action sur les sujets régaliens comme la sécurité sanitaire, la défense des intérêts français à Bruxelles et au niveau mondial, la définition des règles fiscales et sociales… “Le renforcement des Régions en agriculture est indispensable pour redonner à la France son premier plan en Europe”, a souligné Philippe Richert, en prenant l’exemple de l’agriculture allemande, devenue la première en Europe grâce à l’action des Länder. “Sur la nouvelle PAC il faudra simplifier les choses et atténuer les normes qui faussent la concurrence en Europe”, a complété Marie-Guite Dufay.
Régions de France propose par ailleurs de renforcer le dialogue entre les pouvoirs publics et les acteurs agricoles en créant un Conseil Etat-Régions sur l’agriculture, l’alimentation et la forêt. Ce Conseil permettrait de consulter les Régions en amont de l’élaboration des politiques agricoles, afin de mieux s’adapter aux spécificités des territoires. Et éviter les incompréhensions entre le monde agricole et les Régions.
Les bouchées doubles sur le dossier FEADER
Sur un sujet toujours ouvert, les Régions ont répondu aux inquiétudes des professions agricoles sur le retard de versement des fonds FEADER aux agriculteurs. “Sur le FEADER c’est l’outil de gestion national qui ne fonctionne pas. On ne peut pas continuer de la sorte” a rappelé Philippe Richert. Il a assuré que les bouchées doubles étaient mises aujourd’hui avec le ministère de l’Agriculture pour verser les aides promises aux agriculteurs.
Au passage, le président de Régions de France a noté que le ministre de l’Agriculture n’avait pas toujours été “franc du collier” avec les Régions, alors que la responsabilité du versement des aides incombe entièrement à l’Etat. Dans le contexte de la crise agricole, “la situation est intenable et nous sommes en colère aux côtés des agriculteurs contre cet état de fait”, a souligné Mme Dufay.
Sur le point particulier des aides à l’agriculture bio, en développement accéléré, Régions de France a demandé à Stéphane Le Foll de trouver des solutions, a expliqué Jean-Pierre Raynaud, président de la commission agriculture de Régions de France. En attendant, les Régions assument leurs responsabilités. Ainsi, Grand Est a débloqué “10 millions d’€ de plus” sur la table pour soutenir la conversion des exploitations, a précisé Philippe Richert.
Le dossier agricole en une de La Lettre des Régions