Huit propositions aux candidats à la présidentielle pour la régionalisation
Les président.e.s de Région ont présenté 8 propositions aux candidat.e.s à l’élection présidentielle pour conforter et poursuivre la régionalisation dans notre pays, lors d’une conférence de presse mercredi 8 février à l’Assemblée nationale.
Philippe Richert, Président de Régions de France et François Bonneau, président délégué, étaient entourés pour l’occasion de plusieurs Présidents et Vice-présidents: Alain Rousset (Nouvelle-Aquitaine), Ary Chalus (Guadeloupe), Michel Neugnot (VP Bourgogne-Franche-Comté), Didier Bariani (VP Ile-de-France), François-Xavier Priollaud (VP, Normandie) et Philippe Vitel (VP, Provence-Alpes-Côte d’Azur).
Le document de 24 pages qui a été adressé le même jour à tous les candidats à l’élection présidentielle des 23 avril et 7 mai est “le socle qui réunit l’ensemble des Président.e.s de Région”, a précisé Philippe Richert. Il prend aussi en compte les “situations particulières” de la Collectivité territoriale de Corse et des cinq Collectivités et Régions d’outre-mer.
Les réformes mises en oeuvre ces dernières années, et notamment la nouvelle carte des Régions en vigueur depuis 2016, le transfert aux Régions de nouvelles compétences comme la gestion des fonds européens ou les transports scolaires et interurbains, et les mesures financières annoncées au Congrès 2016 des Régions, ont “fait émerger les Régions dans l’organisation territoriale française”, a rappelé le président Richert.
En conséquence, la plateforme de Régions de France prône “une évolution, pas une révolution”, a assuré son président. “Nous ne souhaitons pas un nouveau grand soir”. Pour autant, “la Région est un moyen de rendre notre pays plus agile, plus flexible, plus efficace”, a poursuivi Philippe Richert. “La régionalisation c’est plus de proximité”, a résumé pour sa part François Bonneau, saluant des propositions “fortes et ambitieuses”.
Oser l’expérimentation régionale
Passant en revue les 8 propositions, le président de Régions de France a insisté sur la première, “favoriser l’expérimentation comme mode d’exercice des compétences régionales”. Il a cité en exemple la compétence transports et mobilité, le premier budget des Régions. Ainsi, les Régions demandent à expérimenter la liberté tarifaire, la concurrence des services ferroviaires ou le transfert d’un réseau routier structurant. Un tel transfert pourrait représenter “250 millions d’euros de taxes par an” pour les Régions, qui pourraient ainsi moderniser les routes et financer les transports en commun, a-t-il fait valoir.
Généraliste, la plate-forme de Régions de France contient des propositions pour l’ensemble des compétences régionales, qu’elle propose d’élargir en régionalisant les missions opérationnelles de l’Etat et en supprimant les doublons Etat-Régions.
Ainsi, les Régions souhaitent expérimenter la coordination de l’ensemble du service public de l’emploi et la commande unique de formations. “Le frein pour les entreprises, c’est la qualification des demandeurs d’emploi”, a expliqué François Bonneau. “Cette compétence nous permettra d’aller plus vite dans la définition des contenus pour les métiers de demain, et plus vite sur la carte des formations”.
Un conseil Etat-Régions
Pour avancer vers la régionalisation, la plateforme propose d’instituer par la loi un Conseil Etat-Régions, coprésidé par le Premier ministre et le.la président.e de Régions de France. “Le gouvernement ne peut pas décider sans que les Régions aient eu toute leur place”, a fait valoir Philippe Richert, citant en exemple les plateformes négociées en 2016 avec le gouvernement Valls. Pour autant, “nous ne demandons pas à remplacer le Sénat”, a rassuré le président des Régions.
Avec cette nouvelle organisation, “on se rapproche des autres pays européens”, a conclu Philippe Richert, qui attend des réponses des candidat.e.s à chacune des propositions de cette plate-forme.
Plateforme presidentielle Regions de France 08022017